J’ai longtemps hésité à écrire cet article sur les indiennes, ces cotonnades peintes et imprimées ramenées des Indes par les Portugais à la fin du XVIe siècle et copiées ensuite par les Européens. La complexité du sujet et son vocabulaire assez technique m’ont sans doute arrêtée dans mon élan. Aujourd’hui, c’est décidé,  je m’y mets. Je vais essayer de faire simple, et j’espère, efficace. Derrière cette volonté de faire connaître l’histoire des indiennes, il y a d’abord une préoccupation de couturière. On constate toujours, en effet, un vif engouement pour les cotonnades imprimées fleuries, filles des indiennes d’autrefois.

Il me faut bien avouer que, sans l’article sur les libellules rédigé il y a un mois, je n’aurais jamais découvert ce petit livre de 192 pages, réédité en poche en 2014. Une vraie surprise ! Les liens entre le monde des odonates et celui des philosophes ne sont pas si faciles à concevoir et j’ai été bluffée. J’ai trouvé, bien sûr, dans cet essai quantité d’informations sur les libellules, mais aussi des réponses claires à certaines de mes interrogations sur la méthodologie et la recherche. Et ça, je ne m’y attendais pas. Ces quelques lignes ont pour seul but de vous donner envie d’ouvrir à votre tour ce livre étonnant.

C’est la fin de l’été et l’automne s’annonce pour demain. J’ai été avertie à l’avance par les taches roses qui émaillent un près situé non loin de chez moi. Les fleurs de colchique ! Bien sûr, comme chaque année, j’ai  chantonné « Colchiques dans les prés, fleurissent, fleurissent, Colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été. » Et puis,  je suis partie, un peu plus loin, à la recherche de ces jolies fleurs. Je croyais la chose facile, mais non ! Il n’y a pas des colchiques dans tous les près et j’ai été bien contente d’en trouver au bord de la route sur un unique talus. La plante est très toxique pour les humains comme pour les  animaux, d’où son petit nom de Tue-chien, et les éleveurs veillent sans doute à la contenir.

Les libellules sont des insectes, comme les mouches, les coccinelles ou les fourmis. Elles ont donc une tête, un thorax et un abdomen. Ces insectes ailés appartiennent à l’ordre des odonates. Il faut distinguer les libellules proprement dites, des demoiselles, plus fines, qui replient leurs ailes, une fois posées. Libellules et demoiselles enchantent nos étés par leur grâce et leur beauté. Pourtant, leur réputation n’a pas toujours été fameuse. Les libellules sont même appelées dragons volants (dragonflies) par les Anglais. C’est dire ! J’ai eu envie d’en savoir plus sur ces insectes primitifs dont l’aspect ressemble beaucoup à celui de leurs ancêtres apparus il y a des centaines de millions d’années. Comme les fougères, ils témoignent d’une période géologique où les dinosaures et les plantes à fleurs n’existaient pas encore.

Un matin ensoleillé et chaud de ce mois d’août, j’ai aperçu des petites perles sur le tronc des tilleuls de la place où j’étais installée, des perles rouges sur fond vert, la mousse qui recouvrait par endroits les arbres.  Curieuse, ou plutôt interloquée, je me suis approchée et j’ai vu que les perles bougeaient, un peu. J’ai fini par comprendre que c’était des punaises, de celles qu’on nomme communément gendarmes. Mes perles en étaient encore au stade larvaire, elles ne comportaient pas tous les dessins noirs qui recouvrent la carapace de l’imago, l’insecte arrivé au stade adulte.

Que penser du Rumex ? C’est pour moi une vraie interrogation. J’en ai dans mon jardin, j’en ai même de plus en plus. Il y a quelques années, j’ai laissé sur place un pied ou deux. Je savais que certains appellent cette adventice Oseille sauvage (ou Patience) et il me semblait judicieux de la laisser s’épanouir un peu. Je ne la trouvais pas vraiment belle, au demeurant, avec ses grandes feuilles lancéolées d’un vert plus que sombre et une floraison pas vraiment attractive, mais c’était une sauvage et elle avait le droit d’exister comme d’autres que je laisse au jardin par curiosité et respect du vivant. Actuellement, j’ai quelques pieds de plus, pas vraiment une invasion, mais un début de colonisation.

C’est une plante qu’une amie m’a présentée récemment. Bistorte, un nom curieux. Renouée, ça m’a fait un peu peur. Je voyais déjà mon jardin envahi de renouées, mais la Bistorte, ce n’est quand même pas la Renouée du Japon. Elle n’est pas vraiment invasive, et a même tendance à ce raréfier dans certaines régions. Je ne sais pas s’il y a là de quoi se réjouir, d’autant que la plante a quelques vertus.

J’ai un faible pour cette plante majestueuse que l’on trouve souvent dans les vieux et grands jardins. Il est vrai qu’elle peut devenir envahissante, mais elle est d’une fidélité à toute épreuve. Elle survit au froid et à la sécheresse. Je l’ai toujours vu repointer son nez après les rigueurs de l’hiver et la canicule de l’été. Elle a mis plusieurs années à fleurir dans mon tout petit jardin, mais  quel spectacle maintenant !

Je confonds souvent deux plantes : l’Acanthe et l’Agapanthe. Pour me rappeler l’Agapanthe, il me suffit de penser : « Ah ! le bleu de » et la suite vient naturellement « l’Agapanthe. »

Pour moi, le kougelhopf accompagne l’hiver. Il faut de la chaleur pour faire lever la levure de boulanger et encore de la chaleur pour faire monter par deux fois la pâte de cette pâtisserie alsacienne. Entendons-nous bien. Le kougelhopf n’est pas une brioche, c’est un kougelhopf. J’insiste. Chargé d’une poésie propre à l’Alsace, il rappelle les maisons aux couleurs vives, les collines sous-vosgiennes et les tissus en kelsch. Autre précision, d’importance : il ne faut pas le manger à n’importe quelle heure de la journée. Le bon moment, c’est le petit déjeuner. Ce n’est pas un dessert.